
Déposé uniquement sur Bandcamp en 2020, le premier album « Insomnie des beaux jours » de l’artiste ambient Virginie Reid bénéficie d’une mise en ligne complète – et pave la voie pour un deuxième album à venir dans la prochaine année.
Pianiste et claviériste montréalaise, Virginie Reid est notamment connue comme co-arrangeure, co-réalisatrice, directrice musicale et interprète sur La Renarde, comme compositrice pour différents projets avec la chorégraphe Anne Thériault et comme claviériste et choriste de Klô Pelgag. Son activité de pigiste lui a par conséquent laissé peu de temps pour ses projets personnels – jusqu’à ce qu’elle décide de se faire de la place dans son propre horaire, dans un désir de se recentrer, de s’épanouir davantage.
C’est en 2019 qu’elle se convainc une première fois de s’octroyer du temps pour sa pratique solo – traversant une période d’insomnie aiguë, elle se dédie à la création de musique qu’elle a envie d’entendre et qui, surtout, l’apaisera. Elle compose l’essentiel de ce qui constituera Insomnie des beaux jours en quelques semaines – et y mettra les touches finales six mois plus tard, au printemps 2020, alors que tout tourne au ralenti.
Misant sur la force révélatrice de l’improvisation, elle en élabore les pièces en direct : de lentes confluences de drone, de piano et d’échantillonnages dont le rythme – diaphane, presque absent – la désamorce. Chaque fois, le point de départ est un état qu’elle écoute puis cherche à traduire, voire à sublimer – usant du son pour transcender l’anxiété jusqu’à la douce sérénité : « Douceur » passe, au fil des minutes, du grave à l’aigu dans le but résolu de recentrer l’écoute, la présence et l’attention ; « Corail » part d’un chaos qui tranquillement s’éclaircit ; les vibrations de « Vertige » décélèrent à un point tel que son écoute intégrale peut induire le sommeil ; et « Aube » clôt la collection avec une résolution de tensions salutaire. Un premier jet opéré d’abord entièrement en solo par nécessité – puis augmenté des précieux apports de Jérémi Roy au mix et Moïa Jobin-Paré au visuel.
Déposé seulement sur Bandcamp à sa sortie en mai 2020, « Insomnie des beaux jours » s’est malgré tout promené grâce au providentiel bouche-à-oreille : diffusion sur une radio palestinienne, échos de la France, pièces se retrouvant dans deux films de danse qui ont fait des festivals. Et, maintenant, il profite d’une mise en ligne complète afin d’assurer son rayonnement et paver le chemin pour un deuxième album, créé en collaboration avec entre autres Sylvain Deschamps (Klô Pelgag, Flore Laurentienne, Violett Pi) et Erika Angell, qui viendra dans la prochaine année.