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    Rose-Anne Déry joue dans « L’usure de nos aurores », la première pièce de Debbie Lynch-White Kim Despatis et Rose-Anne Déry («L'usure de nos aurores»). Photo: Suzane O’Neill

    Rose-Anne Déry joue dans « L’usure de nos aurores », la première pièce de Debbie Lynch-White

    8 octobre 2025, 01h30
         |      Article rédigé par Yves Tremblay     

    Depuis le 7 octobre et jusqu’au 15 novembre prochain, Debbie Lynch-White présente sa toute première pièce de théâtre, sa première mise en scène également, au Théâtre La Licorne. « L’usure de nos aurores » propose un huis clos porté par un réalisme cru et une grande sensibilité qui aborde des thèmes comme la violence conjugale, le doute et l’ambiguïté des relations humaines, dans un ton qui oscille entre légèreté et tension, rendant le tout des plus percutants. La comédienne Rose-Anne Déry y interprète une des deux femmes du couple lesbien, et Qui fait Quoi l’a rejointe quelques jours avant la première.

    Après une soirée d’anniversaire plutôt arrosée, deux femmes, en couple depuis de nombreuses années, en viennent à se questionner sérieusement - et parfois avec humour également - sur leur relation. « On a l’impression d’accéder à cette chambre à coucher comme par le trou d’une serrure. C’est très bien pondéré. Ce n’est pas gratuit. On est vraiment engagé à savoir jusqu’où va aller cette nuit, où est-ce qu’elle va mener », explique Rose-Anne Déry, décrivant la pièce un peu comme un thriller. Incarnant un rôle complexe dans « L’usure de nos aurores », la comédienne souligne d’ailleurs la rigueur et la clarté artistique de son autrice : « C’est quelqu’un qui, je pense, que ce show-là, elle l’a vraiment dans sa peau puis dans sa tête depuis longtemps. C’est un capitaine de bateau impeccable », affirme-t-elle. On se rappellera les nombreux rôles de Debbie Lynch-White, notamment dans « Unité 9 », sa « prouesse théâtrale » solo dans « Tremblements », « Surveillée et punie » avec Safia Nolin, « Les Bombes » à la télévision ou encore son rôle-titre dans le film « La Bolduc ». En outre, « L’usure de nos aurores » représente en quelque sorte une continuité de la recherche de l’artiste depuis sa thèse de maîtrise à l’UQAM sur la notion de silence au théâtre, bien que la pièce se révèle plutôt « verbeuse », aux dires de Rose-Anne Déry.

    Au-delà de cette collaboration marquante, Rose-Anne Déry a signé la mise en scène de « Fondant », de « Faire mal » et de « Bénévolat ». Elle a aussi coécrit la pièce « Table rase » (dans laquelle elle jouait également) et interprété une multitude de rôles à la télé comme au théâtre, de « STAT » à « Qui a poussé Mélodie ? », ou encore « Malaise dans la civilisation » et « Deux femmes en or ». Cet automne, on peut enfin la voir au cinéma dans le dernier film de Philippe Falardeau « Mille secrets mille dangers ».

    Pour « L’usure de nos aurores », l’actrice raconte qu’une première étape de création a eu lieu entre les trois artistes avant la fin de l’été 2025. « On en a profité pour essayer des choses. On appellait ça des fois un “petit labo”. On a pu tester des trucs visuels que Debbie imaginait dans l’espace. Les corps dans l’espace plus précisément, parce que ça se passe dans une chambre à coucher, dans le fond, l’histoire. Donc, comment utiliser ça, le lit, etc. Pour pas que les personnages soient toujours couchés. Ça nous a permis de tester un peu les différentes configurations possibles et tout ça. En fin de compte, je pense que ça a inspirée Debbie pendant l’été. »

    Puis, depuis la fin août 2025, les répétitions avaient lieu. D’ailleurs, Rose-Anne Déry avait déjà joué avec Kim Despatis dans la pièce « Hurlevents », en 2018 au Théâtre Denise-Pelletier. En outre, cette dernière a aussi déjà oeuvré à la mise en scène (« Stop Kiss » à la Licorne) et elle a joué, entre autres, dans « Et au pire, on se mariera », « Coco », « Les pays d’en haut », « Indéfendable », « Empathie »…

    Artiste engagée, Rose-Anne Déry ne cache pas son intérêt pour des questions de représentation LGBTQ+ dans le théâtre québécois. Elle rejoint d’ailleurs la réflexion de Debbie Lynch-White (en vidéo de présentation sur la pièce) sur l’absence marquée de personnages lesbiens dans les oeuvres théâtrales québécoises contemporaines, comparée à la présence bien plus fréquente de personnages masculins gais. « C’est vrai que quand on essaie de recenser, c’est vraiment manquant, déplore-t-elle. Même dans le théâtre at large. Une amie cherchait un texte où elle se sentait représentée en tant que personne lesbienne. Il n’y en a vraiment pas tant. Je pense que ce serait intéressant d’en parler à un historien du théâtre. Peut-être que ça s’explique un peu par la place que les hommes gais ont prise à un certain moment dans le théâtre… »

    Interrogée sur le vif succès de la pièce « Bénévolat », une pièce qui raconte une improbable, sulfureuse et intrigante relation entre une enseignante de français et un détenu, Rose-Anne Déry commente. « J’avais vraiment décidé de monter un spectacle assez minimaliste qui mettait la relation de l’avant, puis le jeu de l’avant. C’est beaucoup ça qui est revenu. Les gens m’ont dit que ça faisait du bien de voir un spectacle épuré, qui était vraiment concentré sur la relation. Je pense que j’ai su peut-être bien me servir de l’espace aussi. C’était à la Petite Licorne. J’ai donc essayé de faire un show intime qui mettait vraiment, comme je dis, l’humain de l’avant. »

    Par ailleurs, Rose-Anne Déry mentionne qu’elle a adoré jouer la meilleure amie de la mariée dans « Mille secrets mille dangers », un personnage qui tente de toutes les façons de sauver le mariage québéco-libanais tout au long du film, avec beaucoup de scènes de l’événement, donc avec beaucoup de comédiens et de figurants. « C’est intéressant de noter que pendant qu’on tournait, politiquement, au Liban, c’était la guerre. Israël a bombardé le Liban pendant notre tournage. Donc on avait des gens avec nous, des acteurs, dans les acteurs principaux, notamment, ceux qui jouent les parents, puis dans la figuration aussi, qui appelaient leurs proches le soir en rentrant. Il y avait vraiment des gens qui étaient en danger, littéralement, au Liban. Ç’a a comme fait en sorte que sur le tournage, on est devenus très, très, très soudés. Puis je me rappelle, Philippe a dit “mais ça n’a pas de sens qu’on fasse un film, une comédie alors que vous vivez ça”. Puis les gens ont répondu “au contraire, au contraire, il faut qu’on fasse quelque chose de joyeux pour montrer que la vie, ce n’est pas que ce qui se passe en ce moment au Liban”… C’était vraiment une expérience unique et extraordinaire. »

    Rose-Anne Déry confie enfin que le théâtre est « son premier amour », mais qu’elle aime aussi jouer au cinéma ou pour la télé. « C’est sûr que le théâtre, le lien direct avec le public, retravailler la même chose soir après soir sur une longue période, c’est vraiment intéressant comme processus. Tu as un retour direct aussi. Ça, c’est assez galvanisant. Après ça, je trouve que quand tu es à l’écran, comme on se concentre sur chaque scène, une à la fois, on peut tellement plonger vite dans des micro-nuances. Il y a quelque chose de sportif que j’aime vraiment beaucoup de ça aussi. Tu te permets d’aller des fois dans ta petite finesse de détails de jeu qui est vraiment intéressante. Finalement, je trouve que les deux sont l’fun pour des raisons différentes. »

    Prochainement, on pourra la voir au Rideau Vert dans le rôle de Carmen dans « À toi pour toujours, ta Marie-Lou », de Michel Tremblay, une autre figure forte du théâtre québécois.

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