Fantômes sort « Couleuvre », son troisième album

L’album « Couleuvre » est né loin des instruments et du studio, prenant forme avec les deux mains dans la terre. Horticulteur le jour et musicien la nuit, Bobby Lehoux a puisé son inspiration dans ses observations quotidiennes : l’étude des sols, la compréhension de la vie comme un réseau serré d’interconnectivité et, de manière plus douloureuse, la destruction inhérente à l’intervention humaine, même dans la quête de beauté. L’été 2024, marqué par la présence accrue de couleuvres dont l’habitat était perturbé par la création de jardins, a cristallisé le propos de l’album : « Même dans sa quête de beauté, l’être humain est destructeur. »

« Couleuvre » est une œuvre en quatorze chansons qui se faufilent dans ces brèches. Il aborde la destruction, l’autosabotage, le capitalisme menant à la perdition humaine et les sentiments contradictoires qui en découlent. En contrepoids, les textes célèbrent également la communauté, l’amour sans possession, la biodiversité et l’anticonformisme.

Un mélange de rock psychédélique et de pop discordante

Musicalement, Fantômes navigue entre rock psychédélique et pop discordante. L’artiste cite notamment les lignes de basse d’Adi Oasis (« Lotus Glow »), les guitares coupantes de A Place to Bury Stranger (« See Through You ») et de Ty Segall (« Harmonizer »), ainsi que l’influence de Katie Von Schleicher (« Consummation ») et l’inspiration constante de Fred Fortin.

« Couleuvre » explore la ligne sinueuse entre le beau et le laid, entre l’amour et le capitalisme, à l’image du serpent à la fois fragile et menaçant.

Pour donner vie à cet opus, Fantômes s’est entouré d’une équipe de collaborateurs de talent :

• Antoine Corriveau à la réalisation et aux claviers
• Jeanne Corpataux-Blache à la basse et aux synthés
• Ryan White à la batterie et aux percussions
• Claudelle Forget à la voix
• Zéa Beaulieu-April à la voix et au thérémine

L’album a été mixé par Karolane Carbonneau et matricé par Philip Shaw Bova. Les visuels ont été conçus par la photographe Marie-Pier Meilleur et la graphiste Sarah Rousseau.

« Nœuds », la Focus track

Le titre « Nœuds » est, selon l’artiste, le morceau le plus personnel de l’album. Il y explore le thème de l’auto-sabotage, cette impression de trébucher constamment et de se sentir piégé dans un cycle récurrent. Ces « nœuds » symbolisent une peur viscérale qui peut bloquer la voix et les gestes. Initialement, dans la version démo, Fantômes utilisait l’impératif pour le refrain (par exemple, "Apprendre à vivre"). Le réalisateur Antoine a rapidement soulevé ce point, flairant une peur d’être vulnérable. Il a convaincu l’artiste de modifier l’approche, ce qui a permis à la chanson d’en ressortir, selon lui/elle, plus incarnée, comme si des nœuds s’étaient déliés.