Le Cas Roberge de Benoît Roberge et Raphaël Malo / Go Films - Alliance Vivafilm
D’abord projet de série télévisée, puis capsule Web avant d’emprunter la voie du grand écran, Le Cas Roberge a fait son chemin. Un cheminement qui a visiblement touché ses créateurs puisque c’est exactement cela que raconte le scénario de Benoît Roberge, Jean-Michel Dufaux et Stéphane E. Roy : la quête d’un trentenaire qui essaie de faire sa place dans l’univers de la télévision. Une trame très réaliste pour ce premier essai qui réussit à nous arracher bien des sourires.
Benoît Roberge (le fictif) se cherche. Des amourettes peu convaincantes, des boulots qui le sont encore moins, le jeune chroniqueur télé se vide le coeur en compagnie de ses deux éternels compagnons, Jean-Michel, un ancien animateur qui s’est tourné vers la spiritualité et Sébastien, véritable vedette d’une station de radio, qui plaît surtout aux dames d’un certain âge.
La grande force du Cas Roberge est le ton. Les scénaristes ont su mettre beaucoup d’humour tout en demeurant dans le réalisme des situations de tous les jours. Les réflexions de chacun des personnages sont pertinentes, représentant assez bien le mal de vivre que chacun peut ressentir lors de remises en question. Le cynisme omniprésent, éclairé par quelques éclats d’espoir, rend un bon service au film.
Le long métrage a cependant le défaut de ses qualités. Il se passe, somme toute, assez peu de choses dans ce film. Si le rythme plutôt lent est bien utilisé, il demeure que quelques longueurs s’immiscent ici et là dans la trame. Dans un film qui dure une heure trente, cela surprend. Quelques situations sont trop rapidement désamorcées, ce qui remet en cause leur pertinence. Si la grande majorité des dialogues sont fluides, quelques-uns sont figés et accrochent notre attention de spectateur.
Le Cas Roberge est un film fait rapidement, mais il est bien fait. Il demeure près des capsules Web, mais on sent que l’écriture a été faite en pensant à un long métrage. Si le film verse un peu dans la morale, elle est assez bien présentée pour qu’on l’accepte sans trop rechigner.
