Expo-Scène prend le pouls de l’industrie de la scène

« Nous avons plusieurs salles de démonstration au cinquième étage, ce qui n’était pas arrivé depuis un certain temps, note Jacquie Lazar. Nous avons également réintroduit la formation avant le salon. Nous avons donc organisé des formations pour ETC Eos Ion XE, Vectorworks Spotlight et les consoles grandMA cette semaine. Encore une fois, nous avons l’impression de rebondir après la COVID, ce qui est vraiment très agréable à voir. Et je pense qu’il y a évidemment d’autres choses qui se passent dans le monde et qui attirent les gens vers le marché canadien, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas il y a six mois, avec tout ce qui se passe, sans être trop politique. Mais je pense que c’est aussi un grand attrait en ce moment. »

Cette édition d’Expo-Scène compte beaucoup plus de nouveaux exposants venant des États-Unis, soit près d’une douzaine et, particulièrement, quatre compagnies de croisières américaines, Disney Cruise Line, Carnival Cruise Line, Celebrity Cruises et Princess Cruises. Une première. « Nous n’avons jamais accueilli de compagnie de croisière au salon, souligne Monique Corbeil. Elles sont là pour recruter, évidemment. Et certaines compagnies américaines sont revenues cette année. » Cette tendance se dédie à l’accueil de nouveaux exposants du sud de la frontière, mais aussi d’Allemagne, avec la présence de Schnick-Schnack-Systems, une boîte d’éclairage LED.

Les Causeries TEC, de plus en plus demandées par les exposants, ont encore été organisées cette année. Lors de ces conférences, il ne s’agit pas de vendre des produits, mais de présenter des technologies de façon plus éducative, histoire de mettre de l’avant l’expertise des exposants, des fabricants et des constructeurs. « Nos inscriptions s’annoncent très bonnes cette année, ce qui nous rend très enthousiastes, indique la directrice exécutive de CITT/ICTS. Encore une fois, il s’agit d’un marché canadien. Nous apportons des marques internationales de renommée mondiale sur un marché canadien, de sorte que les Canadiens n’ont pas besoin d’aller ailleurs pour voir leurs vendeurs et leurs marques. Et je pense que c’est très important, surtout compte tenu de ce qui se passe en ce moment, qu’ils puissent rester ici et voir ces gens. Nous sommes donc très enthousiastes cette année, et nous avons hâte de poursuivre sur notre lancée l’année prochaine. »

Car, dès que l’événement se termine, l’équipe se met à travailler sur l’édition suivante, les préparations demandant environ un an de travail acharné. Une partie des thèmes des conférences est le fruit des envies des vendeurs qui souhaitent intervenir lors des sessions. Dans une large mesure, ils proposent des sujets pertinents pour l’industrie. Par la suite, l’équipe d’Expo-Scène choisit les thèmes qu’elle juge pertinents et qui sont en lien avec les mouvements de l’industrie afin que les participants profitent au maximum de leur présence à Montréal et qu’ils obtiennent les informations les plus récentes sur la technologie et les tendances de l’industrie.

Alors, justement, quelles sont les tendances de cette année ? « La technologie évolue sans cesse, estime Monique Corbeil. Et ce que nous avions auparavant ne fait que s’améliorer, mais je pense que ce que je vois un peu, c’est l’application de la technologie, la façon dont elle est utilisée. Je pense à l’entreprise québécoise CR34TE, qui joue avec les quatre éléments, l’eau, l’air, le feu et la terre. Elle utilise la technologie existante de manière différente. C’est une manière de penser différente. » De son côté, Jacquie Lazar note les progrès dans le son, de la façon dont il est utilisé dans l’espace et dont il change le paysage sonore. « J’ai trouvé intéressant de constater que beaucoup de salles de démonstration étaient sonorisées cette année, dit-elle. Il est donc évident que de grands progrès s’effectuent de ce côté. Aussi, j’ai observé que certains des nouveaux exposants, comme Schnick-Schnack-Systems, développent des installations architecturales avec la technologie LED pour des centres commerciaux, des halls et même le salon d’Air France des aéroports. »

Monique Corbeil abonde dans le même sens. « Les entreprises de l’éclairage sans fil, de l’insonorisation sans fil, de l’ambiophonie et de l’aménagement paysager du son veulent créer des expériences. Il ne s’agit pas uniquement de répondre à la demande du client, mais de travailler sur l’expérience utilisateur des gens qui entreront dans un espace. On se concentre sur la volonté d’améliorer l’expérience humaine, explique-t-elle. Il semble que la pandémie nous ait ramenés à un niveau humain. Ces dernières années, nous avons eu une trajectoire très puissante, les choses allaient très bien, tout allait bien, tout le monde travaillait et tout d’un coup, nous avons été ramenés à une réalité qui était au-delà de notre champ d’action, une réalité sur laquelle nous n’avions aucun contrôle. Cela nous oblige à revenir à nous-même, à une base, mais avec les nouvelles technologies, pour proposer une immersion dans le but d’étreindre le public. »