Ce qu’il reste de nous, un documentaire de François Prévost et Hugo Latulippe sur la réalité tibétaine à Radio-Canada ce dimanche
Prix Jutra du meilleur documentaire en 2005 et prix de l’Association québécoise des critiques de cinéma lors des 23es Rendez-vous du cinéma québécois, CE QU’IL RESTE DE NOUS des cinéastes François Prévost et Hugo Latulippe a fortement ému les spectateurs lors de ses présentations en salle et dans de nombreux festivals. Ce film qui nous entraîne au cœur du Tibet et dont le tournage clandestin s’est étalé sur près de dix ans sera présenté en primeur à la Télévision de Radio-Canada dans le cadre d’une émission spéciale de deux heures de ZONE DOC, le dimanche 3 août à 20 h.
Toujours considéré par la Chine comme une menace à la sécurité nationale, le dalaï-lama n’avait jamais remis les pieds à Lhassa. Il y avait donc 50 ans qu’il n’avait pu franchir librement les montagnes qui le séparent de son pays. Il y avait 50 ans qu’il ne s’était pas adressé aux Tibétains de l’intérieur. Un simple écran portatif a conjuré le sort. Kalsang Dolma, une Tibétaine réfugiée au Québec, franchira l’Himalaya. Par-delà les frontières de la plus vaste prison du monde, elle porte un message filmé du chef spirituel et politique des Tibétains. Les familles se rassemblent autour du petit écran et, pour l’une des premières fois, la parole de ce peuple sous l’emprise de la douleur traverse le silence et parvient jusqu’à nous. Ce film choc a été tourné à l’insu des autorités chinoises, à l’aide de petites caméras numériques, lors d’une dizaine d’incursions clandestines sur le territoire du Tibet entre 1996 et 2004.
Originaire du Tibet, Kalsang Dolma est née dans un camp de réfugiés indien à Hunsur. Elle quitte l’Inde du Sud en 1986 pour suivre son père à Montréal. C’est à lui que Kalsang doit cet amour du Tibet, son pays qu’elle a vu pour la première fois à l’âge de 28 ans : « Quand j’étais jeune, mon père me racontait des histoires sur le Tibet. J’ai été profondément émue de rencontrer mes trois tantes lors mon premier voyage. Je reconnaissais mon père à travers les traits de l’une d’entre elles et je me suis retrouvée tout de suite. Je me suis dit : c’est ici que mon père est né. ». Pour les fins du tournage, Kalsang fait quatre longues escales au Tibet, quatre pèlerinages au cours desquels elle est le passeport de François Prévost et d’Hugo Latulippe : elle est l’interprète des cinéastes et la gardienne du message du dalaï-lama pour le peuple de l’intérieur, « un message d’espoir pour les Tibétains, une manière de leur dire qu’à l’extérieur du Tibet, il y a des gens qui pensent à eux », rappelle la muse de CE QU’IL RESTE DE NOUS. Fière de ses origines, Kalsang Dolma étudie la guitare et les chants traditionnels tibétains. Sa voix de soie berce d’ailleurs quelques images du film. Elle livre le texte avec cette même douceur, mélangée à de l’indignation face aux douleurs qu’endure son peuple depuis 50 ans, depuis trop longtemps.
L’approche des Jeux de Pékin et les manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes lors du passage de la flamme olympique rappelle à l’attention mondiale la tragédie vécue par le peuple tibétain. Premier prix du Mountain Film Festival et du Festival d’Hollywood aux États-Unis, CE QU’IL RESTE DE NOUS éclaire la signification profonde de ce drame. Un documentaire à voir en primeur à la Télévision de Radio-Canada le dimanche 3 août à 20 h dans le cadre de ZONE DOC.
Réalisation : François Prévost et Hugo Latulippe
Collaboration à la réalisation : Kalsang Dolma
Production : Nomadik Films et Office national du film du Canada