Un été sans point ni coup sûr de Francis Leclerc / Palomar Films (Barbara Shrier) - Alliance Vivafilms
Réalisé par Francis Leclerc, Un été sans point ni coup sûr offre un regard sur le Montréal de 1969. Les Expos sont là, le changement des moeurs québécoises aussi. Martin veut jouer au baseball pour faire comme ses idoles, mais seuls quelques élus peuvent participer à la ligue de la paroisse. Qu’à cela ne tienne, son père prendra la relève. Dans cette nouvelle oeuvre, Francis Leclerc nous entraîne dans le monde de l’enfance où l’on voudrait les choses simples même si, au fond de nous, on les sait bien complexes.
Un été sans point ni coup sûr, c’est d’abord une extraordinaire direction photo. Steve Asselin a soulevé ce défi avec brio et la qualité du film n’en est qu’augmentée. L’image, parfois un peu léchée, est mise de l’avant. Le grain utilisé pour nous faire revivre les « vrais » moments d’époque est parfait et pour peu, on se croit vraiment dans le Québec de la veille des années 70 (du moins, la représentation que notre cinéma et notre télévision en ont faite).
L’histoire de Marc Robitaille est bien montée et le réalisateur a su lui insuffler une bonne dose de vérité. La relation du père, joué par un Patrice Robitaille qui explore avec talent un tout autre registre, avec son fils est particulièrement réussie. Cependant, le scénario intègre beaucoup d’éléments qui finissent par nuire au développement de l’histoire. La complexification, bien que réaliste, crée des personnages qui disparaissent trop vite et d’autres qui apparaissent trop tard. Elle nuit aussi à l’exploitation plus en profondeur de thèmes forts du film qui auraient eu avantage à être mis encore plus au premier plan.
On sent le souci du détail tout au long de l’oeuvre. Dans ce nouveau film, Francis Leclerc montre son talent et sa capacité à diriger des acteurs. Un film qui ne passera probablement pas à l’histoire, mais qui ne sera pas oublié non plus.