Les pieds dans le vide de Mariloup Wolfe / Films Vision 4 / Distribution TVA Films
Premier long métrage de Mariloup Wolfe, Les pieds dans le vide raconte l’histoire de trois jeunes amis - Rafaël (Éric Bruneau), Charles (Guillaume Lemay-Thivierge) et Manu (Laurence Leboeuf) - qui passent leur été dans un centre de parachutisme. Entre les triangles amoureux qui se dessinent, le cancer de la mère de Manu et les échecs professionnels de Rafaël, la vie de chacun sera bouleversée par des événements sur lesquels ils ont une certaine influence, mais peu de contrôle. Un film bien réalisé, même si on ressent un manque de souffle vers la fin.
Ceux qui avaient un doute sur les talents de réalisateur de Mariloup Wolfe peuvent se rassurer : c’est une solide performance que la jeune cinéaste offre dans son premier long métrage. Accompagnée de Jérôme Sabourin à la photographie, la réalisatrice et son directeur photo semblent s’être amusés à sortir des conventions pour produire de superbes images qui possèdent quelque chose de frais dans leur composition. On sent, tout au long du film, la complicité qui unit les personnages, dont plusieurs sont de bons amis dans la vie. À ce niveau, Les pieds dans le vide réussit à nous rappeler nos années d’adolescence où l’amitié et le plaisir passaient avant tout le reste.
Malgré un départ plein de promesses, le film finit malheureusement par s’essouffler. C’est au niveau du scénario que l’on retrouvera le plus de faiblesses. En un été, les trois jeunes amis auront à subir les pires épreuves qui déboulent l’une sans attendre l’autre. Si celles-ci ont pour effet d’augmenter la charge émotive du film, leur accumulation rend le film peu crédible et on décroche. Ouvrir tant de drames dans un long métrage qui dure 105 minutes ne donne pas l’espace nécessaire à la réalisatrice pour tout couvrir d’une manière sensible et demande bien des acrobaties pour boucler toutes les boucles. On attend la fin alors que les situations se règlent devant nos yeux aussi vite qu’elles sont apparues. Dommage, parce que l’élimination d’une ou deux situations secondaires aurait permis un film tout aussi complet.