Dans son nouveau film, Kim Nguyen nous emmène dans un Hochelaga-Maisonneuve où les truffes poussent à profusion. Si les habitants du quartier ouvrier profitent de cette manne inattendue, la chute des prix répand rapidement la misère dans le quartier ouvrier. Film « psychotronique », fable sur la consommation dans un Montréal parallèle, le nouveau long métrage du réalisateur du film « Le Marais » nous emporte une fois de plus dans un univers fantastique d’où l’on ressort un peu confus.
Alors que la ruée vers ce nouvel or noir perd peu à peu sa force, une étrange compagnie contrôlée par d’autant plus étranges marionnettes - qui utilisent des androïdes pour se cacher à la race humaine - tente de prendre le contrôle du marché en dominant les ouvriers de la truffe. Alice, la femme de Charles - qui est le meilleur trouveur de truffes de la région -, tentera de sauver « son homme » des griffes de ces étranges créatures.
Une solide brochette d’acteurs (Céline Bonnier - excellente, Roy Dupuis, Pierre Lebeau, Danièle Proulx, Michèle Richard, Jean-Nicholas Verreault, Paul Ahmarani et Jean Lapointe) donne à Truffe une base solide sur laquelle se bâtit l’étrange scénario de Kim Nguyen. Comme pour Le Marais, l’univers dans lequel le spectateur est tiré n’a rien d’ordinaire et l’on y perd ses repères. Il n’y a plus qu’à se laisser porter par l’histoire et faire confiance au réalisateur. Un acte de foi.
Se déroulant en 2010, Nguyen a privilégié une esthétique en noir et blanc couplée à un décor qui fait plus penser au Hochelaga-Maisonneuve ouvrier des années 50 ou 60 que le « Homa » actuel. Entre les poutines aux truffes et les visages des ouvriers, l’ambiance est bien rendue au point que l’on se retrouve immergé dans l’histoire.
Les critiques lanceront-elles des fleurs au nouveau Nguyen ? On en doute. Chose certaine, le film sort des sentiers battus. Peut-être est-on devant un film qui sera culte dans quelques années...