
La mémoire des anges de Luc Bourdon / ONF (Christian Medawar)
Et si l’ONF était l’ange de Montréal ? Un ange qui se plaît à se remémorer les belles années du passé et à débusquer dans les méandres de sa matière grise des archives de ce que fut Montréal. C’est le projet auquel s’est attelé Luc Bourdon dans la mémoire des anges. Assemblant des images de la ville provenant de 120 différents films faits par l’ONF, la mémoire des anges nous transporte dans un Montréal connu et oublié et montre à quel point cette ville est ancrée dans la culture nord-américaine.
Sans aucune narration, sinon celle que l’on retrouve dans les extraits de films, sans ligne directrice claire, la mémoire des anges nous invite à faire un voyage. Dans le temps et dans les espaces, mais surtout en visitant des thèmes qui sont chers aux Montréalais. Il s’agit en quelque sorte d’un film d’art qui flirte avec le documentaire. Si la trame narrative est presque absente, la structure du film est bien faite et l’on suit, imperceptiblement, un fil qui saura nous mener jusqu’à sa fin sans trop qu’on s’en rende compte.
La durée du film, soit 80 minutes, ne gêne pas l’écoute puisque les longueurs sont pratiquement absentes. Le film demande quand même un effort au spectateur et il n’est pas destiné au plus large des publics. Les amateurs de cinéma, particulièrement ceux qui ont suivi les productions de l’ONF, seront ravis de retrouver les extraits et les acteurs qui ont marqué notre cinéma. Le choix musical est également judicieux.
Un film d’images, tout en beauté, qui relève la richesse de la production cinématographique au Québec. Plus encore, le film révèle à quel point Montréal a toujours été une ville de cinéma.