Jaloux de Patrick Demers / Productions Kinésis / Distribution : Films Séville
Thomas et Marianne forment un couple sur le point de rompre. Avant que le drame ne survienne, Thomas demande à son oncle s’il ne peut pas lui emprunter son chalet un week-end, histoire de se retrouver avec sa douce et de réparer les pots cassés. C’était sans compter sur un voisin un peu envahissant qui fera tout pour séduire Marianne. Exploration de la jalousie et des folies qu’elle peut nous faire commettre, Jaloux se veut un drame dérangeant, mais qui offre peu de surprises.
Premier long métrage de Patrick Demers, Jaloux utilise un montage original, mêlant présent et passé, pour dérouler son drame. Appuyé d’une photographie solide et d’acteurs convaincants, le film nous fait bien sentir le malaise de la jalousie à travers l’écran. Souvent apr les regards, parfois avec les mots, la lourdeur du sentiment bien construite devient palpable.
La musique y est pour beaucoup, même si sa présence s’avère parfois un peu trop appuyée. Le montage est bien réalisé, mais beaucoup de plans de transition sur la nature et quelques fondus aux noirs finissent par déranger. Si les images sont superbes, on saisit mal ce qu’elles apportent de plus au récit. On a plutôt l’impression qu’elles ne servent qu’à ralentir le rythme du film de 94 minutes. De plus longs plans-séquences avec les acteurs auraient été plus à propos.
Le scénario est bien pensé et le montage le rend efficace. Par contre, il en vient à être un peu prévisible. On en vient parfois à questionner les agissements des personnages, mais jamais assez pour briser notre immersion. Si quelques scènes nous tiennent en haleine, on découvre une fin sans éclat. Par contre, les scénaristes ont su laisser beaucoup de place aux mystères , ce qui donne un bel espace à l’interprétation du spectateur.
Pour un premier long métrage, Jaloux présente des qualités évidentes. Fruit d’un effort collectif, le film assurera sûrement une place à Patrick Demers parmi les réalisateurs de la relève québécoise.