Cœur de pirate.
Photo: Maxyme G.Delisle
« Tu peux crever là-bas » ne donne pas dans le sucré. À l’écouter d’une oreille, on pourrait croire à une plage expressément conçue pour danser et pourtant... Par-delà ses instrumentations pop disco et son groove nonchalant, le propos qu’elle abrite se fait, quant à lui, acerbe*.
Il s’agit là d’une des particularités récurrentes et ravissantes de Cœur de pirate : cette capacité à faire s’emboîter tout naturellement des mélodies légères et des paroles pour le moins astringentes.
(*Cela dit, la chose ne s’avère en rien un frein à la danse. Il est TOUT À FAIT possible, et libérateur, de maudire un ex en dansant. Vous essayerez, pour voir.)
Reconnue pour ses vidéoclips aussi visuellement plaisants qu’humainement satisfaisants, l’autrice-compositrice-interprète et pianiste appuie cette fois-ci son discours d’une mise en images où la rupture amoureuse se décline en une histoire prenant vie sur fond de patinage artistique et de drame d’aréna. Anthony Coveney signe ici la réalisation tandis que ROMEO assure la production déléguée.
Et comptais-tu les fois passées chez elle
À répéter les vas-et-viens
Comme les vagues qui m’emportent vers la fin
Tu sais, que tu ne me mérites pas
Quand le jour se lève sans émoi
J’espère que tu penses un peu à moi
Mais tu peux crever là-bas
C’est dur mais c’est mieux comme ça
Épaulée par son collaborateur de longue date, le très polyvalent Renaud Bastien (co-réalisation, arrangements, enregistrement, basse, guitares, mandoline, claviers, synthés, percussions, voix), Coeur de pirate — à la voix, au piano, à la co-réalisation et aux arrangements — s’entoure ici de Vincent Carré (batterie, percussions et prise de son), Sonny Thomassin (chœurs), Pascal Shefteshy (mixage) et Marc Thériault (matriçage). En résulte « Tu peux crever là-bas », un hymne aussi émancipateur qu’il est acide.
Une tournée en deux phases
Coeur de pirate marque l’esprit des foules, tant par sa flamboyance que par sa fragilité. Tête d’affiche de nombreux et prestigieux festivals à l’échelle de la planète, son parcours auréolé entreprendra d’ailleurs sous peu son prochain chapitre.
En 2022, tout juste après avoir donné naissance à son deuxième enfant, Béatrice Martin regagnera les planches, ce lieu duquel elle brille depuis plus de dix ans. Aux côtés de sa fidèle équipe de musiciens formée d’Alexandre Gauthier, Marianne Croft, Renaud Bastien, Vincent Carré et Ariane Vaillancourt, elle entreprendra une première série de spectacles au Québec au printemps — incluant notamment un passage au festival Santa Teresa le 19 mai —, puis enchaînera de l’autre côté de l’océan à l’été et à l’automne, pour la phase européenne de sa tournée.
Assurant elle-même la mise en scène de ce nouveau spectacle, Coeur de pirate y promet de somptueux arrangements et un mariage heureux entre les classiques revampés de son répertoire et son nouveau matériel.
