Actif sur la scène rap québécoise depuis une dizaine d’années, Le Gicko revient à l’avant-scène avec « Musique boom boom », un album sur lequel il repousse les frontières du rap pour y injecter une solide dose de funk, des accents blues et une touche de jazz, en faisant ainsi référence aux racines du genre.
« De tous ceux que j’ai produits, c’est l’album qui me ressemble le plus, explique Le Gicko. Je cherchais à élargir mes horizons musicaux tout en restant fidèle à mes racines rap et en conservant la vibe positive qui me caractérise. »
Ce projet est issu d’une première collaboration avec Ramzi Benamara, alias Ramzi Blue, un auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste montréalais d’origine algérienne. Ce dernier signe la musique des 12 pièces réunies sur l’album, ainsi que la réalisation, l’interprétation de tous les instruments, la prise de son et le mixage. « Le fait de recourir à de vrais instruments apporte un côté plus organique aux chansons », indique Le Gicko.
Comme le laisse entendre son titre, « Musique boom boom » est un recueil à haut quotient d’intensité et riche en couleurs. Percussions bondissantes, basse pesante et claviers scintillants s’unissent pour faire danser sur la pièce « Roger Bontemps », un hymne au lâcher-prise, sur la jazzy NRG, sur l’irrésistible La faute du funk, sur la réjouissante Good time (feat. bill noir et JeanCoeur) ou encore sur Emma, qui nous invite à saisir l’instant présent.
La séduction est à l’avant-plan sur « Alive » et « Million bucks » (feat. bill noir), deux titres qui s’inscrivent davantage dans le sillon rap traditionnel. Bien qu’il soit passé maître dans l’art de la décontraction, Le Gicko n’hésite pas à révéler une facette plus sérieuse de sa personnalité avec « Les blues d’un air bête », une pièce portée par le jeu de guitare inspiré de Ramzi Blue, « RELAX », dialogue intérieur d’un artiste rongé par le doute, et Popa, d’une touchante authenticité.
Bourrées d’attitude et pimentées d’une pointe d’autodérision, « Quelqu’un » et « Tout », qui ouvrent et ferment l’album, nous montrent que sous des airs d’apparente désinvolture se cache un artiste dévoué à son art.