Nucléaire. Dans l’imaginaire, c’est la possibilité de la destruction totale. Quand on dit « nucléaire », on pense aux catastrophes possibles, à Tchernobyl, à la prolifération des armes, à la bombe nucléaire. On ne pense surtout pas au Québec. Et pourtant. La centrale nucléaire Gentilly-2 est située sur la Rive-Sud du Saint-Laurent, près de Trois-Rivières. Le Québec s’apprête à relancer son programme nucléaire jusqu’en 2040. Pour 25 ans d’énergie nucléaire, nous produirons des déchets pour 100 000 ans. Devrions-nous avoir peur de l’énergie nucléaire ?
« Gentilly or not to be », documentaire de Guylaine Maroist et Éric Ruel, pose la question sans détour aux plus grands défenseurs de l’énergie nucléaire ainsi qu’à ses détracteurs. Le film sera présenté en avant-première à Trois-Rivières, le 10 septembre, et à Montréal, le 11 septembre. Les projections seront suivies de débats avec les participants du film, dont le physicien nucléaire Michel Duguay et le médecin Éric Notebaert. Le film sera diffusé à Télé-Québec le 17 septembre, à 21h.
De récentes études menées en Europe et aux États-Unis montrent que les cas de cancer et de leucémie infantile sont beaucoup plus élevés autour des centrales nucléaires. C’est en partie pourquoi l’Allemagne a décidé de fermer ses 17 centrales nucléaires d’ici 2020. On croit que le tritium, un élément radioactif qui s’échappe des centrales, est nocif pour la santé, surtout celle des jeunes enfants. Et le réacteur Candu, comme celui de Gentilly-2, est celui qui en produit le plus au monde. En Allemagne, on a observé, dans un rayon de 5 km autour des centrales, un taux de leucémie de 220% plus élevé chez les enfants de moins de 5 ans. Au Québec, qu’en est-il des derniers chiffres ?
Parallèlement à son enquête, la cinéaste Guylaine Maroist suit des scientifiques qui s’opposent au projet de réfection de la centrale Gentilly-2. Le médecin Éric Notebaert, le mathématicien Gordon Edwards et le physicien nucléaire Michel Duguay, tous les trois du mouvement Sortons le Québec du nucléaire, sont convaincus qu’il faut à tout prix fermer l’unique réacteur nucléaire de la province.
Selon le chef du NPD, Thomas Mulcair, les dés sont joués d’avance car tout est déjà « arrangé » entre le gouvernement du Québec et les grandes entreprises impliquées dans la réfection de Gentilly-2. Il estime que le maintien de la centrale vise uniquement à faire du Québec un dépotoir de déchets nucléaires. « Dire que vous allez faire du nucléaire pour 800 emplois, c’est totalement absurde. Hydro-Québec, le gouvernement du Québec, les grandes sociétés d’ingénieurs et l’industrie nucléaire travaillent avec des ressources inimaginables pour s’assurer qu’il n’y ait même pas de débat public. »
« Gentilly or not to be » est une production des Productions de la ruelle.
Des projections auront lieu :
À Trois-Rivières : lundi 10 septembre à 19h, Théâtre du Cégep de Trois-Rivières, 3175, boulevard Laviolette, Trois-Rivières
À Montréal : mardi 11 septembre à 19h, Cinéma Beaubien, 2396 Rue Beaubien Est Montreal
À la télévision : À Télé-Québec, le 17 septembre 2012 à 21h et en rediffusion le 19 septembre à 13 h 30.