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    « L’occupation du bureau de la surveillance du cinéma » de Denys Desjardins Les cinéastes ayant participé à l'occupation, Carol Faucher, André Pâquet, Marcel Carrière, André Forcier, Jacques Leduc et Roch Demers étaient présents lors du lancement du film dans le cadre des RIDM, en compagnie du réalisateur Denys Desjardins. . Photo: Geneviève Quessy

    « L’occupation du bureau de la surveillance du cinéma » de Denys Desjardins

    26 décembre 2014, 12h03
         |      Article rédigé par Geneviève Quessy     

    C’était en novembre 1974. Des cinéastes québécois occupaient le Bureau de surveillance du cinéma, exigeant du gouvernement du Québec qu’il prenne en charge l’industrie du cinéma au lieu d’en laisser l’entier contrôle au fédéral. Opération réussie : de cette action est née une loi-cadre visant à organiser et soutenir le milieu. Ces douze jours d’occupation sont racontés dans le film de Denys Desjardins, « L’occupation du Bureau de la surveillance du cinéma ».

    Lancé en présence de vétérans du cinéma, le 22 novembre dernier, dans le cadre des Rencontres internationales du documentaire de Montréal, « L’occupation du Bureau de la surveillance du cinéma » donne la parole à plusieurs cinéastes ayant participé à l’occupation. On y entend les regrettés Michel Brault, Guy Borremans et Jean Dansereau, mais aussi Paule Baillargeon, Marcel Carrière, Fernand Dansereau, Mireille Dansereau, Rock Demers et André Forcier, parmi d’autres.

    À les écouter, on voit qu’il s’agit d’un moment fort de leur histoire. Les carrés aux dattes que madame Carrière venait leur livrer, les cinéastes qui dormaient partout par terre sous les bureaux, le soir où la police a fini par couper le courant pour les faire sortir : les cinéastes racontent l’épisode avec nostalgie, et un petit sourire en coin !

    Selon le réalisateur Denys Desjardins, qui a rencontré une centaine d’artisans du cinéma pour faire sa série de films sur l’histoire du cinéma québécois, cette anecdote revenait constamment dans les témoignages. « Il s’agit d’un moment charnière. Le cinéma était laissé au fédéral et aux Américains. C’est comme si le gouvernement québécois n’envisageait pas du tout qu’il puisse exister une industrie du cinéma québécois et qu’on puisse en avoir le contrôle. Les seules lois qui existaient étaient des lois de "curés", des lois de censure. » Denys Desjardins juge important de rappeler ce contexte historique, mais aussi le fait que les actes de revendication sont nécessaires pour faire bouger les choses.

    En effet, cette action a forcé le gouvernement à voter une loi-cadre, afin de mieux organiser et soutenir l’industrie du cinéma au Québec. L’Institut québécois du cinéma a ainsi été créé, plus tard devenu la SODEC. Le Bureau de surveillance du cinéma est quant à lui devenu la Régie du cinéma. La loi-cadre permettait désormais de légiférer à tous les niveaux : financement, distribution, diffusion. Bref, le cinéma québécois ne serait pas ce qu’il est sans cette occupation du bureau de la surveillance, il y a 40 ans.

    On peut visionner le film « L’occupation du bureau de la surveillance du cinéma », d’une durée de 18 minutes, au www.cinemaduquebec.com/# !occupation/.

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