« Le pays qui dit non » à l’affiche le 9 octobre 2015
La société de production Les Films Outsiders s’apprête à sortir le documentaire « Le pays qui dit non » de l’ex-journaliste Hélène Pichette, qui prend l’affiche le 9 octobre prochain.
Ce film percutant illustre, à travers les témoignages d’une imposante brochette d’anciens diplomates et politiciens, comment la politique étrangère de Stephen Harper a progressivement sapé l’image de pacificateur et de médiateur dont jouissait le Canada sur la scène internationale.
Fruit de plus de douze années de recherche et de réflexion, le documentaire retrace de l’intérieur le fil de plusieurs événements qui ont présidé à cette détérioration de l’image du Canada à l’étranger, dont le point culminant est sans aucun doute le fait que le Canada n’a pas réussi à obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2010, rebuffade suprême pour le pays qui se voyait exclure de ce prestigieux groupe pour la première fois de son histoire.
« Avec le film, j’ai voulu montrer comment le Canada de Stephen Harper s’était éloigné de l’idéal de bien commun qui sous-tendait autrefois sa politique étrangère, notamment son implication de premier plan dans les missions de maintien de la paix et dans l’aide au développement international », explique la réalisatrice Hélène Pichette. « Je souhaite que le film aide le public à mieux comprendre l’impact de ces changements et si je peux réussir à éveiller un tant soit peu les consciences pour que l’on se préoccupe davantage du bien commun, alors mon film aura fait œuvre utile », ajoute-t-elle.
Pour rejoindre le plus vaste public possible, les producteurs ont d’ailleurs réussi le tour de force de devancer de plus de deux mois la sortie du film afin que celui-ci puisse être lancé avant la fin de la campagne électorale, moment où le public est plus réceptif aux enjeux politiques. « Notre mission, chez Outsiders, c’est de proposer des films humains, qui nous font avancer. Avec "Le pays qui dit non", nous voulons toucher la curiosité, informer et sensibiliser le public et idéalement ouvrir la discussion. Le film ne vise pas les férus de politique internationale, mais plutôt monsieur et madame tout-le-monde, pour qui ces questions sont préoccupantes même si elles peuvent parfois paraître complexes », lance la productrice Ginette Petit, coproductrice du film chez Les Films Outsiders avec Nathalie Bissonnette.
Pour son lancement le 9 octobre, le film prendra l’affiche simultanément dans trois salles (cinéma Beaubien à Montréal, cinéma Cartier à Québec, cinéma des Galeries à Aylmer et la Maison du cinéma à Sherbrooke), mais sera également disponible « sur demande » dans d’autres régions. Aussi, les responsables de la distribution invitent les personnes qui souhaiteraient voir le film dans leur région à les contacter et, dans la mesure où la demande le justifie, ils prendront les arrangements permettant sa diffusion en salle.
Lorsqu’il accède au pouvoir en 2006, Stephen Harper a tôt fait de mettre la table quant à sa politique étrangère. Celui qui ne cache pas que sa seule préoccupation est l’économie livre à l’ONU un premier discours belliqueux qui rompt définitivement l’image de médiateur-pacificateur depuis longtemps associée au Canada. Presque dix ans plus tard, il ne reste que peu de chose du Canada dont rêvaient les Pearson, Diefenbaker, Chrétien, Mulroney et autres. De ses positions pro-Israël fermes à son retrait du protocole de Kyoto en passant par ses réductions aux programmes d’aide humanitaire, le gouvernement de Stephen Harper a effectué un virage sans appel sur la scène internationale - ce virage en 2010 a privé le Canada d’un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU.
« Le pays qui dit non » propose un retour sur ces évènements à travers le prisme privilégié d’Hélène Pichette, journaliste et réalisatrice qui a passé plus de quarante ans au cœur des salles de nouvelles de Radio-Canada et de TVA. Hélène Pichette revisite ses souvenirs et part à la rencontre d’une impressionnante galerie de politiciens et diplomates afin d’essayer de comprendre comment nous en sommes arrivés là. De quelle façon ont été reçues les politiques de Harper à l’étranger ? Que s’est-il passé dans les coulisses lors du vote de 2010 ? Et dans la foulée de ce fiasco, comment sommes-nous désormais perçus sur la scène internationale ?
À la fois constat d’échec et incubateur de solutions, « Le pays qui dit non » dresse un portrait percutant de la diplomatie canadienne des dernières décennies et tente de cerner quelles mesures pourraient peut-être, un jour, permettre au Canada de retrouver la place de choix qu’il a déjà occupée sur l’échiquier international.