
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) accueille dans le jardin d’art de la Grande Bibliothèque l’oeuvre sculptée de Roger Langevin qui rend hommage à Dany Laferrière. Réalisée dans un matériau composite appelé résilice, la sculpture à l’effigie de l’illustre écrivain le représente en position assise sur la plus haute marche d’un escalier, sur les parois duquel est transcrit un extrait de son roman « L’exil vaut le voyage », qui donne ainsi son titre à l’oeuvre.
C’est en lisant un article soulignant le cinquième anniversaire de l’intronisation de Dany Laferrière à l’Académie française que Roger Langevin, à qui l’on doit déjà à Montréal le Félix Leclerc du parc La Fontaine, a été frappé par la force qui se dégageait d’une photo prise de l’écrivain, assis dans un escalier.
En acceptant l’offre de prêt du sculpteur Roger Langevin, le président-directeur général de BAnQ, Jean-Louis Roy, souhaite notamment faire écho à l’exposition « Un coeur nomade », organisée par le Quartier des spectacles pour célébrer les 35 ans d’écriture de Dany Laferrière.
Le souhait de Dany Laferrière et de Jean-Louis Roy est que les écrivaines et écrivains québécois puissent occuper un espace plus important dans la cité et son imaginaire. Qui sait si cette initiative ne préfigure pas un jardin des écrivains où les figures importantes de notre littérature seraient ainsi personnifiées par différents artistes ?
« Nous vivons en ce moment un véritable siège sur le plan culturel. À l’air libre, l’art public permet aux gens d’entrer en relation avec un propos plastique, bien sûr, mais aussi, dans le cas d’une oeuvre comme celle-ci, avec un écrivain marquant et tout ce qu’il peut représenter au-delà de la littérature. Sans compter que Dany Laferrière est un ami de toujours de la Grande Bibliothèque : l’oeuvre de Roger Langevin en est un magnifique rappel », mentionne Jean-Louis Roy, président-directeur général de BAnQ.
« L’oeuvre ne peut logiquement être installée qu’à deux endroits, soit Petit-Goâve, lieu de naissance de l’homme à Haïti, soit Montréal, lieu de naissance de l’écrivain à son métier. J’ai voulu rendre à la fois cette gravité et la joie intrinsèque de Dany. Sa grande humilité aussi », confie Roger Langevin, artiste.
« L’émotion annule le temps », commente Dany Laferrière, écrivain.
« Cette oeuvre illustre à merveille l’utilisation qu’on peut faire de l’espace urbain pour mettre en valeur la culture au centre-ville de Montréal. Il s’agit par ailleurs d’un beau complément à l’exposition Un coeur nomade au Quartier des spectacles, qui se poursuit jusqu’au 1er novembre 2020. Voici une belle occasion pour les résidents et les visiteurs de découvrir différents lieux qui enrichissent la vie culturelle montréalaise », déclare Monique Simard, présidente du c.a. du Partenariat du Quartier des spectacles.