Didier Lucien incarne Martin Luther King Jr. au Théâtre Jean-Duceppe
« La pièce n’est pas ce que vous pensez », déclare le comédien qui incarne le pasteur baptiste afro-américain qui a consacré sa vie aux droits civiques des Noirs aux États-Unis dans la pièce « Au sommet de la montagne », présentée au Théâtre Jean-Duceppe à la Place des arts jusqu’au 13 mars. La pièce explore les dernières heures de Martin Luther King avant son assassinat en 1968 à Memphis, Tennessee.
« Ce n’est pas un documentaire », précise l’acteur de la pièce en tête-à-tête avec l’animatrice et productrice de télévision Sabine Daniel dans le cadre du festival Fondu au Noir,, créé par la Fondation Fabienne Colas. Cette année, le festival rend hommage au comédien, auteur, metteur en scène et animateur Didier Lucien, en portant un regard rétrospectif sur sa carrière dans le cinéma et le théâtre.
« C’est une pièce où on explore les faiblesses de Martin Luther King, poursuit Didier Lucien. Il y a beaucoup de fiction parce qu’on a très peu de documentation de lui à la maison. C’est un exercice intéressant que de partir de la personne sur scène et d’essayer de l’imaginer à la maison. L’imaginaire que je vais lui imposer n’est peut-être pas vrai du tout. »
Écrite par la dramaturge américaine Katori Hall (gagnante du prix Pulitzer de l’oeuvre théâtrale en 2021), puis traduite par Edith Kabuya et mise en scène par Catherine Vidal, « Au sommet de la montage » imagine la nuit qui a précédé l’assassinat de Martin Luther King. Pendant une heure et demie, le public accompagne le militant dans ses dernières heures alors qu’une jeune femme de chambre, turbulante et mystérieuse, Camae (Sharon James), lui tient compagnie.
Photo : Danny Taillon.
« C’est intéressant de jouer un spectacle comme celui-ci parce que ça demande de faire beaucoup de recherches. Moi-même, je n’en savais pas autant sur Martin Luther King Jr. », confie l’acteur sur sa préparation pour jouer le rôle de cette personnalité historique. « J’étais bien intrigué par sa non-violence. Je me demandais ça venait d’où. Je trouvais ça intéressant de voir où est-ce que je me situe, moi, par rapport à ça, moi, qui n’est pas du genre à "tendre l’autre joue". »
Empreinte de poésie, d’humour et de revirements surprenants, « Au sommet de la montage », une partition écrite pour deux acteurs, repose sur les excellentes prestations de ses acteurs principaux. « Jouer avec Sharon James a été une expérience extraordinaire, affirme Didier Lucien. Je n’ai jamais joué comme ça avec un femme de couleur à mes côtés, sur scène, pendant une heure et demie. Même dans "Pure Laine", Macha [Limonchik] et moi, on n’avait pas vraiment d’intimité. Il n’y avait rien de charnel dans cette émission. Il y a quelque chose de vraiment magnifique dans cette pièce... »
Photo : Danny Taillon.
Avec un dialogue rapide et qui a du mordant, le comédien compare sa prestation avec l’actrice Sharon James à un « match de tennis ». Il chante les louanges de cette dernière : « C’est notre "show". On la joue comme au tennis et c’est une grande joueuse de tennis, Sharon [James] – elle est vraiment extraordinaire ! »
Photo : Danny Taillon.
Présentée au Théâtre Jean-Duceppe à la Place des arts jusqu’au 13 mars, « Au sommet de la montagne » représente une troisième collaboration entre la metteure en scène Catherine Vidal et Didier Lucien. « Je pourrais travailler avec personne d’autre, dit-il. Je comprends son langage et j’ai l’impression qu’elle me comprend et qu’elle me permet d’exister, d’être entier. »
Photo : Danny Taillon.
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