Joyau du patrimoine religieux du Québec datant de la fin du 19e siècle et lieu fort prisé par le milieu culturel notamment pour son acoustique exceptionnelle et son décor somptueux, la Chapelle du Séminaire est actuellement fermée puisqu’elle est l’objet d’importants travaux de restauration. Échelonné sur deux ans et totalisant un peu plus de 4,3 M$, ce vaste chantier permettra au lieu de recouvrer sa splendeur.
Ainsi, du plancher au plafond en passant par le maître-autel et les autels latéraux de marbre blanc, les magnifiques vitraux et l’ensemble des surfaces du décor peint en trompe-l’oeil bénéficieront de différentes interventions de restauration. Depuis l’automne 2021, des restaurateurs du Centre de conservation du Québec du ministère de la Culture et des Communications se penchent sur les éléments du décor et de l’architecture afin d’assurer leur conservation pour les décennies à venir. Cette opération d’envergure est également l’occasion idéale pour ajouter et intégrer harmonieusement à l’ensemble de ce lieu hautement patrimonial des équipements sonores et audiovisuels à la fine pointe de la technologie pour l’accueil de concerts, de conférences ou encore de réceptions privées.
« Comme institution nationale responsable, il était impératif d’amorcer les travaux nécessaires à la conservation de ce lieu chargé d’histoire et à la préservation de la vie culturelle et sociale qui l’anime depuis maintenant 30 ans, commente Stéphan La Roche, président-directeur général, Musée de la civilisation. Nous avons très hâte de rendre la Chapelle à la communauté qui pourra en apprécier toute la beauté artistique ainsi que la portée historique grâce au remarquable travail de l’équipe de restauration. »
« Quelle que soit son ampleur, chaque dossier pris en charge par le CCQ favorise le développement des connaissances historiques, artistiques et scientifiques de notre patrimoine national, ajoute Martin Roy, directeur général de la Fondation René-Lévesque Les restaurateurs et les restauratrices sont des chaînons irremplaçables de sa préservation et de sa mise en valeur. Avec science, rigueur et patience, leurs gestes minutieux sondent et préservent l’âme des objets comme celle des lieux ».
« Je suis ravi de constater de visu l’admirable restauration entreprise dans la Chapelle du Séminaire ! Je réitère mon soutien indéfectible au Musée de la civilisation grâce à qui se concrétise, de plus en plus, mon rêve de voir le Séminaire et son site historique demeurer des endroits de transmission de connaissances et de diffusion culturelle accessibles pour les prochaines décennies », déclare pour sa part Roland Lepage, homme de théâtre et grand mécène culturel.
Faits saillants
Éléments restaurés :
- Planchers de céramique du choeur, de la nef, et des bas-côtés ;
- Ensemble du décor peint ;
- Maitre-autel du chœur, autels latéraux et collatéraux ;
- Balustrade ;
- Bordures de marbre du chœur et de la nef ;
- Sculptures de marbre et reliquaires ;
- Vitraux ;
- Toiles peintes marouflées.
Incendiée en 1888, la présente Chapelle du Séminaire a été bénie en 1900. Elle est l’oeuvre de Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), architecte très actif et de grande renommée à Québec au 19e siècle qui s’est inspiré du style Second Empire de l’église de la Trinité de Paris pour en élaborer les plans.
L’ensemble de son décor en trompe-l’oeil est peint sur de la tôle métallique afin de la protéger des incendies fréquents à l’époque. La Chapelle du Séminaire est l’endroit où l’on compte le plus de reliques au Canada. On n’y pratique plus le culte religieux depuis 1992. Elle est dotée d’un orgue Casavant de 1930 et d’une réplique de l’orgue Richard, fabriqué en 1753 pour la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec et détruit en 1759.
À la suite du don majeur effectué par l’homme de théâtre Roland Lepage et en conformité avec son souhait, le lieu a repris depuis peu son nom d’origine, soit la Chapelle du Séminaire.