
Le baryton Benjamin Appl et le pianiste Eric Lu performeront à la Salle Bourgie
La Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) accueille le baryton Benjamin Appl et le pianiste Eric Lu, le jeudi 13 février prochain, à 19 h 30. Ces deux interprètes captivants, que tout destine à l’art schubertien, joignent leurs forces dans ce programme riche en émotions qui s’inscrit dans l’An 1 de l’intégrale des lieder de Framz Schubert, un projet unique à la Salle Bourgie et une première au Canada.
Pour leur première présence ensemble à la Salle Bourgie, Benjamin Appl et Eric Lu interprètent « Schwanengesang » (« Le chant du cygne ») D. 957 de Schubert (1797-1828) ainsi que « An die ferne Geliebte » (« À la bien-aimée lointaine ») op. 98 de Beethoven (1770-1827), qui date de quelques années auparavant. « Schwanengesang » comprend les 14 derniers lieder de Schubert, composés à la fin de sa vie, tandis que « An die ferne Geliebte » est l’un des premiers chefs-d’œuvre dans ce genre. Schubert vouait envers son aîné une immense admiration : des thèmes tels que la solitude et le désespoir présents dans « An die ferne Geliebte » se retrouvent plus tard chez Schubert.
Benjamin Appl
Salué par le Financial Times comme « l’un des récitalistes les plus prometteurs actuellement » et acclamé par la Süddeutsche Zeitung pour « sa palette de couleur presqu’infinie », le baryton allemand Benjamin Appl s’est rapidement fait connaître comme l’un des interprètes du lied les plus intéressant de sa générations. Après des études à Munich puis à la Guildhall School of Music à Londres, il fut le dernier élève du célèbre baryton Dietrich Fischer-Dieskau, qui eut une influence considérable sur sa carrière. Très en demande en récital auquel il se consacre en priorité, on a pu l’entendre dans des salles prestigieuses en Europe et en Amérique du Nord, telles que Wigmore Hall, Carnegie Hall, la Philharmonie de Paris et la Elbphilharmonie. Il a également collaboré avec des chefs tels que Klaus Mäkelä, Ton Koopman, Yannick Nézet-Séguin, Hervé Niquet et Paavo Järvi, parmi plusieurs autres. Il possède une discographie grandissante, et son premier album chez Alpha Classics, Winterreise de Schubert, paru en 2021, a connu un énorme succès.
Eric Lu
Le pianiste américain Eric Lu fut propulsé sur la scène internationale en 2015, alors qu’il était à 17 ans l’un des plus jeunes lauréats du Concours Chopin. Récipiendaire du premier prix au prestigieux concours Leeds en 2018, suivant ainsi les traces de Murray Perahia et de Radu Lupu, il s’est vu décerner la prestigieuse bourse de carrière Avery Fischer en 2021. BBC Magazine écrit à son sujet : « Son jeu est dans une classe à part : il occupe une place laissée vacante depuis la retraite de Radu Lupu. Ce type de sensibilité et d’intuition émotionnelle est chose peu commune, surtout lorsqu’elle est servie par une telle technique, avec une sonorité richement chantante et une délicate fluidité des doigts. » The Guardian souligne : « Voici un pianiste exceptionnel capable de produire un legato limpide d’une beauté déchirante. » Depuis ces succès, sa carrière est en pleine ascension : il a collaboré avec les orchestres les plus prestigieux, dans des salles d’envergure. Eric Lu enregistre en exclusivité pour Warner Classics : son plus récent album, entièrement consacré à des œuvres de Schubert, est paru en 2022.
« Le chant du cygne » de Schubert
Franz Schubert est l’un des plus formidables représentants du lied allemand, assurant à ce genre une place centrale et l’élevant à un niveau inégalé grâce à sa capacité à unir en un tout indissociable musique et poésie de manière novatrice. La richesse harmonique, l’invention mélodique et la subtilité dramatique des lieder en font des œuvres intemporelles. Son chef-d’œuvre « Le Chant du cygne », sur des poèmes de Ludwig Rellstab, Heinrich Heine et Johann Gabriel Seidl, regroupe les 14 derniers lieder composés en octobre 1828 par Schubert, un mois avant son décès à l’âge de 31 ans. Le style musical est varié, et les thèmes abordés sont nombreux. Publié à titre posthume en 1829, « Schwanengesang » constitue le testament musical de Schubert, et le recueil figure comme l’un des piliers de la musique vocale occidentale : la portée émotionnelle de ces lieder est stupéfiante.
Programme
- Beethoven « An die ferne Geliebte » [« À la bien-aimée lointaine »], op. 98
- Schubert « Schwanengesang » [« Le chant du cygne »], D. 957