Pour toujours les Canadiens de Sylvain Archambault / Production : Lorraine Richard et Luc Martineau (Cité Amérique) / Distribution : TVA Films
Film de fiction utilisant l’année du centenaire des Canadiens comme trame de fond, Pour toujours les Canadiens met en scène des amateurs de hockey dont la passion commune pour leur sport rassemblera les destins. William, jeune joueur de hockey de grand talent, passe un moment difficile avec sa nouvelle équipe et à la maison alors que Daniel, dix ans, doit gérer la maladie. Entourés de leur famille, ils combattront chacun à leur façon les épreuves qui se dressent devant eux. Cette trame est entrecoupée de nombreuses images d’archives de l’histoire de la Sainte-Flanelle, rappelant que la ferveur qui anime bien des Québécois ne date pas d’hier. Un film qui présente bien des écueils, mais dont la réalisation habile et le scénario équilibré lui permettent de trouver le fond du filet.
Mêler l’histoire de nombreux personnages à celle d’une équipe centenaire demande un sens de la pondération qui demeure rare. Le scénariste Jacques Savoie y arrive habilement dans Pour toujours les Canadiens. Arrivant à composer et à mêler ces différentes trames de vie, il réussit à approfondir juste assez chacune d’elles pour que l’on s’attache aux personnages sans se sentir lésé par la nécessité de faire progresser l’histoire, laissant nécessairement de côté plusieurs détails de leurs péripéties personnelles. Une maîtrise qui impressionne.
Le film doit aussi beaucoup à son réalisateur. Parce que si le scénario est bon, il demeure tout de même prévisible à cause de nombreux procédés narratifs vieillis pour créer la charge émotive. Malgré tout, la réalisation presque sans failles de Sylvain Archambault permet de transporter l’émotion au-delà de l’écran et fait mouche. Un autre exemple d’une belle maîtrise du langage cinématographique. L’utilisation pertinente des images d’archives contribue à la réussite du film. Quelques effets spéciaux auraient pu être évités et, à certains moments, la narration est faible. Mis à part cela, le réalisateur peut marcher la tête haute.
Avec Pour toujours les Canadiens, on ne se trouve pas devant un grand film, mais bien devant un long métrage maîtrisé. Rien de mauvais dans ce film : tout se place comme il se doit, grâce à l’espoir et au sentiment de communauté que transmet la passion du hockey. Le tout finit par sonner un peu « kitch » et l’œuvre demeure un film qui s’adresse au plus large public possible. Il n’en demeure pas moins un bon divertissement qui plaira aux fans en cette période plutôt morose pour les favoris des Québécois.