L’Office national du film du Canada (ONF) prend part aux 32es Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), du 20 février au 1er mars, avec une vaste sélection de quinze documentaires et films d’animation.
En première mondiale, « Il ventait devant ma porte » offre un portrait sensible de l’acteur et cinéaste atteint de troubles bipolaires Pierre Goupil, qui réalise ce film avec Rénald Bellemare. Le public découvrira aussi, en première québécoise, deux courts métrages documentaires signés par des cinéastes de la relève acadienne : « Emma fait son cinéma » de Mélanie Léger et « Ma radio, mon amie » de Karine Godin. L’ONF appuie également les cinéastes émergents avec le Prix à l’innovation et prend part au panel Cinéma à l’ère du numérique.
« Il ventait devant ma porte » en première mondiale
Atteint de troubles bipolaires, le cinéaste Pierre Goupil se raconte dans ce long métrage documentaire, où il confie son rapport difficile à la maladie et revient sur son cheminement d’artiste au sein d’une société qui isole les marginaux. Son mal, l’homme a mis plus de 25 ans à l’accepter, refusant obstinément de rentrer dans les cases de la normalité. Écrit et réalisé en collaboration avec Rénald Bellemare, Il ventait devant ma porte célèbre la vie au-delà la souffrance, tout en réaffirmant l’importance des liens sociaux et de l’engagement politique. Produit à l’ONF par Colette Loumède et Nathalie Cloutier. Projeté aux RVCQ en présence des deux réalisateurs, le film sera en salle au cinéma Excentris à compter du 4 avril 2014.
Deux courts métrages documentaires en première québécoise
« Emma fait son cinéma » de Mélanie Léger présente Emma Carroll, de Shediac, qui a trouvé sa voie à l’aube de ses 14 ans : elle est cinéaste.
« Ma radio, mon amie » de Karine Godin offre un portrait de la radio communautaire acadienne, un témoin privilégié de la réalité, de l’évolution, de la culture et des luttes de la communauté francophone.
Ces deux œuvres sont produites dans le cadre du concours Tremplin 2012 par Maryse Chapdelaine du Studio de la francophonie canadienne – Acadie, en collaboration avec la Société Radio-Canada.
Longs métrages documentaires
« Le prix des mots » de Julien Fréchette : en nomination aux Jutra, ce thriller documentaire troublant relate l’escalade des procédures judiciaires de compagnies minières canadiennes après la sortie du livre Noir Canada. Coproduit par Jean-Simon Chartier (MC2 Communication Média) et Colette Loumède (ONF).
« Ron Turcotte, jockey légendaire » de Phil Comeau : lancé en première montréalaise en présence du réalisateur après des projections à guichets fermés ailleurs en Amérique du Nord, ce film primé à Sudbury ainsi qu’à Lafayette, en Louisiane, et en nomination aux prix Éloizes, raconte l’histoire d’une légende acadienne du sport hippique, champion de la Triple Couronne américaine avec le célèbre cheval Secretariat. La résilience d’un homme qui a dû se réconcilier avec la vie à la suite d’une chute fatale. Produit par Maryse Chapdelaine (ONF).
« Absences » de Carole Laganière : primé au Festival de cinéma de la ville de Québec, le film aborde différentes facettes de l’absence, dont celle que la cinéaste ressent face à l’éloignement de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Produit par Colette Loumède dans le cadre du programme de cinéastes en résidence de l’ONF.
« Ariel » de Laura Bari : lancé en novembre dernier aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) et au prestigieux Festival international du film documentaire d’Amsterdam (IDFA), le film raconte l’histoire d’Ariel, dont les jambes sont broyées par une machine industrielle à pétrir le pain. Pour reconstruire son identité, il imagine sa transhumanité, en inventant ses propres prothèses. Produit par Parabola Films (Sarah Spring et Selin Murat), en coproduction avec l’ONF (Nathalie Cloutier) et en association avec Beso Film (Laura Bari), le documentaire sera présenté en salle au cinéma Excentris à compter du 28 mars.
« Hi-Ho Mistahey ! » d’Alanis Obomsawin : le film nous plonge au cœur du Rêve de Shannen, une campagne nationale pour que les jeunes autochtones aient accès à une éducation équitable. La productrice exécutive pour l’ONF est Ravida Din et la productrice, Alanis Obomsawin. Alanis Obomsawin compte trois nominations aux prix Écrans canadiens et recevra le Prix humanitaire de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision pour une contribution exceptionnelle dans le secteur communautaire et public. Elle a également reçu le Prix d’excellence 2013 de la Women’s International Film & Television Showcase de Los Angeles pour l’ensemble de ses réalisations. Hi-Ho Mistahey ! a été présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto, où il a été finaliste pour le prix du public du meilleur documentaire, en plus d’être projeté d’un bout à l’autre du Canada et partout dans le monde.
Courts métrages d’animation
« Gloria Victoria » de Theodore Ushev : en nomination aux Jutra et aux prix Écrans canadiens, primé au Festival Fantoche à Baden en Suisse et au Festival international du film d’animation d’Annecy, l’œuvre se déploie sur les décombres encore fumants de la furie du 20e siècle, troisième volet d’une trilogie sur les relations entre l’art le pouvoir. Du front russe à la révolution chinoise, de Dresde à Guernica, les grands oiseaux noirs survolent les charniers tandis que les vampires et les faucheuses s’avancent au son d’un boléro exaltant tiré de la Symphonie Leningrad de Chostakovitch. Une production de Marc Bertrand à l’ONF.
« La fin de Pinky » de Claire Blanchet : en nomination aux Jutra et aux prix Écrans canadiens, nommé au palmarès Canada’s Top Ten, une liste annuelle des meilleurs films canadiens publiée par le Festival international du film de Toronto, où le court métrage a été présenté en première mondiale en 2013. Adapté de la nouvelle originale du même nom signée par Heather O’Neill, le film, projeté en 3D aux RVCQ, relate l’histoire de trois anges déchus en quête de camaraderie et d’humanité dans l’ombre du quartier des prostituées de Montréal. Mais lorsqu’une des frasques de Pinky entraîne une suite d’événements tragicomiques, Johnny ourdit une revanche. La narration en français a été assurée par le comédien Marc-André Grondin (« C.R.A.Z.Y. », « Le premier jour du reste de ta vie »). Produit par Michael Fukushima pour l’ONF.
« Le jour nous écoute » de Félix Dufour-Laperrière : en nomination aux Jutra, sélectionné au Festival international du film de Rotterdam, ce court métrage est d’abord une histoire d’amour menée avec émotion et finesse, d’après une idée originale du cinéaste Bernard Émond. Un homme aime une femme, les deux aiment la littérature. Au fil des images de Félix Dufour-Laperrière et des mots de la poétesse québécoise Hélène Dorion, le film dépeint le murmure de leur vie et l’harmonie de leurs sentiments. Produit par Julie Roy à l’ONF.
« La soupe du jour » de Lynn Smith : primé au Seoul International Cartoon and Animation Festival, ce court métrage d’animation à saveur humoristique raconte l’histoire d’un homme embarrassé par les caprices gastronomiques de son épouse au restaurant. Une coproduction de Marcy Page (ONF) et de Lynn Smith.
« Les horlogers » de Renaud Hallée : dans une étonnante composition architecturale faite de lignes et de triangles évoluent des trampolinistes qui, par leurs déplacements et leurs rebonds, déclenchent des engrenages narratifs et musicaux. Véritable expérience visuelle et auditive, Les horlogers est une œuvre d’art ludique, où le son et l’image ne font qu’un. Une production de Marc Bertrand à l’ONF, primée au Festival international du film d’animation d’Ottawa.
« Rue de l’Inspecteur » d’Emmanuelle Loslier : un journal oublié sur un banc se transforme en théâtre dirigé par d’étranges créatures fantastiques. Cet onirique et amusant film d’animation, issu du concours Cinéaste recherché(e) et produit par Julie Roy à l’ONF, a été sélectionné dans plusieurs festivals au Canada et aux États-Unis.
« Réflexion » de Sylvie Trouvé : le court métrage, pendant filmique de l’installation lancée en novembre 2012 à la Cinémathèque québécoise, dépeint la frénésie de la ville à l’aide de prises du vues réelles retravaillées image par image et propose une prise de conscience de l’omniprésence des reflets dans l’environnement. Le montage est cosigné par le cinéaste d’animation Theodore Ushev et la productrice est Julie Roy à l’ONF.
Prix à l’innovation ONF
Pour encourager les cinéastes émergents d’ici, l’ONF remet pour la sixième fois son Prix à l’innovation aux RVCQ. Assorti de 5 000 $ en services techniques dans le cadre du programme ACIC (Aide au cinéma indépendant – Canada) de l’ONF, ce prix récompense une première œuvre canadienne.
Cinéma à l’ère du numérique
Le nouveau producteur au Studio des productions interactives du Programme français de l’ONF, Louis-Richard Tremblay, a été invité à participer au panel Cinéma à l’ère du numérique avec d’autres spécialistes afin de débattre de différents thèmes reliés au sujet : classement des films, stratégies de diffusion et de création, fermetures des cinéclubs de répertoire, etc.
Les RVCQ encore plus accessibles sur ONF.ca
L’ONF s’associe aux RVCQ pour contribuer à rendre le festival accessible partout au Québec. Du 20 février au 1er mars, le public pourra trouver en ligne sur ONF.ca, en vidéo sur demande, une sélection de films des RVCQ.